Nous venions de finir la première journée de nos Rencontres autour de la BD, une grosse journée! Nous avons pour habitude de nous retrouver à ce moment là avec les auteurs pour partager un verre. C'est l'occasion pour eux de décompresser après les dédicaces, de se retrouver entre eux et pour nous de les informer de la suite des évènements.
Juste derrière, tout le monde avait quartier libre pour un peu plus d'une heure. J'étais avec deux collègues et nous avions la ferme intention de retrouver les autres bénévoles de l'association pour faire l'apéro. J'accompagne Grzegorz ROSINSKI jusqu'à la sortie et je lui demande s'il souhaite se reposer à l'hôtel avant le repas. Il me répond par l'affirmative. Avec le temps nous prenons des habitudes et nous étions passé avec Matthieu chez un caviste pour acheter quelques burettes qui expriment correctement notre terroir. Aussi inspiré, je lui dit : "Sinon, nous on va aller se jeter un coup de blanc". Grzegorz lève ses petits yeux et me répond : "Blanc, très bien. J'aime". Nous voilà donc partie pour boire un coup. Au bout de dix mètres, on croise le Jean-Louis MOURIER qui nous dit : "Vous faites quoi les gars". Je le prends par l'oreille et lui dit : "Toi mon gars tu demandes même pas et tu me suis".
A notre bungalow, nous devions récupérer les bouteilles et un peu de chiffonnades pour rejoindre les autres collègues. C'est là que la sorcellerie a commencé à opérer. A peine arrivé Grzegorz s'assoit à la table, Jean-Louis lui emboîte le pas, et ils commencent à parler. Par courtoisie, nous n'osons pas les couper. Le problème, c'est que Grzegorz commence à nous raconter son histoire, sa vie, nous sommes abasourdis. Il nous a littéralement tous assis par la parole. Ni tenant plus, Jean-Marc dépucelle une bouteille, Matthieu donne les verres et je me retrouve seul debout, je cède.
Grzegorz a parlé de son enfance polonaise, il a pris son sac et en a sortie le carnet d'une rétrospective que son fils Piotr avait organisé. Ce fascicule à l'appui, il a continué de parler le tout rythmé par nos questions avides d'admirations.
Jean-Louis : "Tu avais quel âge quand tu as fait ça?"
© M. Cabanes |
Jean-Louis : "Tu avais quel âge quand tu as fait ça?"
Grzegorz : " Là, c'était en 1956, j'avais 15 ans."
Jean-Louis : "C'est incroyable, même les plus grands du franco-belge n'avait pas intégrer une telle technique du noir et blanc."
Jean-Louis en extase en écoutant Grzegorz. Mes amis et moi avions devant nous deux des plus talentueux dessinateurs de notre époque. La rencontre de Thorgal et de Trolls. Que dire...
L'espace d'un moment nous étions hors du temps. Nous avons beaucoup parlé, bu, rit.
Le téléphone de Grzegorz sonne, tout le monde nous cherche. Nous avons une heure de retard au repas de gala et Grzegorz est le président des Rencontres !
Arrivé au casino, tout le monde à essayer de me joindre. Eric me glisse un "Et bien mon salaud!". J'en parle avec le pauvre Jo-El AZARA qui me fait comprendre que je l'ai oublié. Fort navré, ne comprenant pas. Je regarde mon téléphone. J'ouvre le journal d'appel : rien depuis 18h!
Après ce moment vécu, cette communion, le groupe a besoin de rester ensemble, nous nous attablons et la conversation reprend de plus belle.
Après le repas, Grzegorz prend ses quartiers, avec les copains on va boire un coup au pub du casino. Les collègues N'Guessan, Labiano, Carrère... nous chambrent en nous demandant si la chiffonnade était bonne, sachant qu'eux l'avait attendu en vain. Je suis obligé de faire intervenir Jean-Louis pour me disculper. Il nous en parlerons encore longtemps.
A trois heures du matin, mon téléphone sonne 10 messages d'un coup. La magie s'en est allée.
Merci à mes amis Jean-Louis, Matthieu, Jean-Marc et au sorcier Rosinski.
Souvenir des Rencontres BD de Gruissan, nuit du 23 au 24 avril 2011
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire