© Bruno Heitz, Gallimard |
Comme une suite, on retrouve avec plaisir les personnages attachants de J’ai pas tué de Gaulle mais ça a bien failli. Suite à l’affaire précédente, Jean-Paul est toujours en planque chez sa tante Ninine. Les jours sont longs pour ce jeune lion enfermé et dont la seule distraction est de mater les miches de la boulangère en achetant le pain. Aussi, lorsqu’il se rend compte que sa tante écrit un journal, cela retient toute son attention. Cette dernière commence à lui livrer des pans de son existence, de leurs existences. Mais systématiquement, il y a un gouffre, une période qui n’est pas évoquée : l’année 1940. Titillé, Jean-Paul surprend sa tante en train de brûler les cahiers correspondant à cette époque, voulant les sauver de l’autodafé, cette dernière lui flanque une gifle impulsive et désespérée. Ce rendant compte qu’elle est allée trop loin, elle se livre...
© Bruno Heitz, Gallimard |
Cette fois l'intrigue de Bruno HEITZ prend source sur le terreau familial. Jean-Paul partant sur les traces de son oncle devient le personnage central de cette enquête aux multiples rebondissements. On suit la progression et les galères de Jean-Paul pas à pas. On l'aime bien ce grand con, il n'en rate pas une, un parfait pigeon. Tous les ingrédients sont là pour un excellent ragoût policier à l’ancienne : une gazinière au bois, de la gnôle, une lettre, une bonne soeur, une nymphomane, des porte-flingues...
La maîtrise de Heitz dans la construction et la conduite du récit, sa mise en case traditionnelle, la sobriété des couleurs donnent un ensemble homogène et d'une grande fluidité. Une enquête dynamique qui se lit d'une seule traite: du petit lait.
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